Au nord-est du Bénin, le Livre
Migrateur n’a pas de mal à séduire les jeunes issus pour la plupart de
familles de cultivateurs qui n’ont pas la possibilité de lire à la maison, ni
même à l’école.
Dans ce contexte
géographique et culturel, la question n’est pas de savoir comment conduire le
lecteur vers le livre mais comment mener le livre vers le lecteur. Il s’agit
aussi de savoir comment convaincre les enseignants, parfois réticents, à lire
régulièrement à leurs élèves des histoires porteuses de sens et source
d’apprentissages linguistiques en complément des manuels scolaires ou des
textes prétextes qu’ils utilisent.
La solution paraissait
simple : proposer des animations lectures aux élèves en présence des
enseignants afin de leur démontrer les effets des histoires lues sur le langage
et la compréhension orale. Au fil des séances, les enseignants ont constaté que
la participation des enfants était plus importante, que les élèves
s’appropriaient plus facilement les phrases et les mots des textes entendus
qu’ils réinvestissaient spontanément.
Les élèves dont le bagage
lexical est trop pauvre se rassurent en s’appuyant sur les illustrations. A
l’enseignant de nommer ce que l’enfant montre du doigt.
Finalement, certains
instituteurs sont tombés sous le charme et la magie des albums de jeunesse au
point d’emprunter régulièrement des livres de la « valisette à
histoires » qu’ils lisent à leurs élèves.